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hommage à Anna Akhmatova

Ce projet est un hommage à l’œuvre immense de la poétesse russe Anna Akhmatova, dont le but est de rappeler que la majeure partie de ses écrits a été créée dans des conditions de guerre, de poursuites politiques et de censure.

 

Ainsi, c’est la censure qui est au centre de l’installation « Le Requiem, hommage à A. Akhmatova ». Une seule feuille carbone a été utilisée pour recopier « Le Requiem » dans un carnet, jusqu’à ce que le papier carbone s’épuise. Ce papier carbone devient le silence, la barrière au-delà de laquelle les mots sont inaudibles, alors que les feuilles du carnet sont en revanche comme des voix, jusqu’au chuchotement des feuilles presque blanches.

 

Voici le prologue du poème « Requiem » :

 

« Au cours des années terribles du règne de Iéjov, j'ai passé dix-sept mois à faire la queue devant les prisons de Léningrad. Une fois, quelqu'un m'a pour ainsi dire 'reconnue'. Ce jour-là, une femme qui attendait derrière moi, une femme aux lèvres bleuies qui n'avait bien sûr jamais entendu mon nom, a soudain émergé de cette torpeur dont nous étions tous la proie et m'a demandé à l'oreille (là-bas, tout le monde parlait à voix basse) :
- Et ça, vous pouvez le décrire ?
Je lui ai répondu :
- Je peux.
Alors un semblant de sourire a effleuré ce qui avait été autrefois un visage. »

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